kAmiKazE zEr0

27 mai 2003

Trop de balles pour un seul homme.

Un nouvel extrait de "Mes pensées"

"Tout a commencé très vite. Lors d'un simple entrainement de tir à l'endroit habituel. C'était un mardi... ou un vendredi. Je ne sais plus. Peu importe. Il était juste venu voir. Voir comment ça se passait chez nous. Ce jours là, je n'étais pas très sociable, comme souvent dans mes "bons" jours. Pas envie de parler. Pas envie de faire l'effort.

J'étais déjà sur le stand de tir depuis trente bonnes minutes, mais je n'avais pas commencé mon entrainement. J'encadrais ces petites frappes de la grande Métropole dont le seul rêve est de me tuer d'une balle en plein tête. L'ironie : je forme ces futurs tueurs aux dents longues qui n'ont pour seul rêve me voir crever à leurs pieds. Pour une bonne partie d'entre eux, je me demandais ce qu'ils venaient faire ici. Lui, par contre, il était d'un autre cran. Tout de suite, j'ai remarqué chez lui cette classe et cette volonté.

L'entrainement commença. Je l'invita à prendre place au sein du groupe. C'était un entrainement basique en vue d'une compétition qui allait avoir lieu dans moins de deux mois maintenant. Il se faisait appelait Gleck. J'appris plus tard que ce n'était pas son véritable prénom. Il avait de véritables facilités pour le tir.

Les choses se sont enchainées très vite par la suite. Il était assidu aux entrainements. Il m'admirait pour mon style et mon efficacité. On a commencé à trainer ensemble. D'abord dans les différentes salles de tir de la Métropole. Puis dans des endroits plus personnels (je devrai plutôt dire "professionnels"). Gleck, était comme moi, du moins je le pensais. Un tueur professionnel. Je ne voyais pas en lui un rival, mais un collègue. Plutôt étrange comme expression pour des personnes de notre milieu. On a commencé à faire quelques missions ensemble. Histoire de déssouder quelques rookies et mettre la pression aux clans.

Un soir, alors que j'étais chez lui, il me dit qu'il devait me dire un "truc important" en reprenant son expression, afin que notre amitié soit construite sur une base solide. L'amitié. Tiens, voilà encore un mot qu'on entent pas souvent chez nous. Ah si! sauf quand on dit à une cible "Passe mes amitiés à Satan quand tu le croiseras" lorsque l'on presse la gachette de son Desert Eagle dont l'extrémité se trouve dans l'anus de ladite cible. Je m'égare...
Ce soir là, donc, il devait me parler d'une chose important de son point de vue. C'était quelque chose d'assez difficile pour lui. Les personnes de ce milieu n'ont personne à qui se fier. Ils refoulent tout ce qu'ils pensent. Il a dû faire un véritable effort pour me dire cette chose si importante. Il n'était pas celui que je croyais. Il n'était pas tueur professionnel. Je restais impassible. Au fond de moi, je le savais. Il était à la tête d'une des plus grandes Organisations de la Métropole. Ce petit bout d'homme était un Parrain. Un des hommes les plus craints dans la région. Contrairement à une personne normalement constituée, cette annonce me soulagea. Cela ne changea rien entre nous. Gleck voulait, sans me le proposer ouvertement, que je rejoigne son Organisation.

Le problème est que malgré mes airs de loup solitaire, je fais parti moi-même d'une Organisation. Une autre Organisation. Je suis sous la tutelle d'un autre parrain. Et il fallait que je lui dise.

Je décidai de l'inviter dans un de ces restaurants où l'on nous sert sushis et grillades.

Après maintes discussions fortes intéressantes mais loin du sujet que je voulais aborder, je lui dis qu'à mon tour j'avais quelque chose à lui dire.
"Gleck, je ne vais pas me perdre dans les longs discours. Depuis notre rencontre, il est vrai qu'on s'est découverts pas mal de points communs. Mon boulot de coursier la journée est une couverture, ça tu le sais. Peu de monde connait ma vraie vie. Je ne cherche pas à cacher à tout prix ma véritable vie. Je ne la montre pas. C'est tout. Je pense qu'il y a des détails qui ne sont pas importants pour qu'un amitié dure. Mais dans notre cas, il faut que tu saches quelque chose. Je suis, moi même, membre actif d'une Organisation dont le Boss habite en Occident pour diverses raisons. Cette organisation est comme ma famille. Je l'ai toujours connue. Elle m'a protégé. A mon tour maintenant..."

Je vis les yeux de Gleck devenir ronds, empreints de surprise. Il me dit qu'il ne s'en était pas douté une seconde. Rien ne me trahissait, ni mon style de vie ni mon emploi du temps. De plus le fait d'avoir le Boss hors de la Métropole me permettait d'avoir les mains libres pour faire ce qui me plaisait.

Maintenant il fallait savoir ce que notre amitié deviendra. Gleck me dit que ça dépendait de moi. Bien sûr.

Bien qu'il me dit que ça ne changera rien entre nous, nous sommes maintenant opposés. Lui, le Parrain. Moi, l'homme qu'on appelle "L'Agile", tueur parmi les tueurs. Son Organisation. Ma Famille.

Si le Boss apprenait que j'ai lié une amitié avec un mec d'une autre Organisation, qui en plus en est le Parrain... je n'ose même pas imaginer ce que deviendrait ma vie qui est déjà un cauchemard.

J'aurai tous les tueurs sur mes traces. Ma tête mise à prix. Ces petites frappes qui viennent me voir pour apprendre à tirer. Il ne suffirait plus que Gleck pête les plombs. Ce serait la totale."


Cherche pas, je suis déjà derrière toi.

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