Le dragon à deux têtes

Il était temps d'agir. Cela faisait deux mois que la guerre était déclarée entre les clans. Une guerre froide et silencieuse pour le moment qui laisserait la place aux larmes et aux cris stridents des armes automatiques. Gleck avait décidé de punir malgré le souhait de la Famille qui ne voulait pas voir s'empirer la situation. Gleck ne voulait plus rendre de compte, ni même donner des ordres. Il était son propre chef et il était son propre valet.

Il était quatres heures du matin. C'était une nuit sans étoiles. Il faisait froid. Le silence, qui dominait les rues de la ville endormie, avait quelque chose d'apaisant. Ce calme était aux antipodes du drame qui était en train de se préparer.

Dix bolides noirs étaient garés dans le jardin de la propriété de Gleck. Seules les lumières du rez-de-chaussée étaient allumées. Bien qu'on pouvait se douter qu'un certain nombre de personnes se trouvaient dans cette demeure, l'atmosphère extérieure ne trahissait pas ce qui se déroulait à l'intéreur.

Le plan était simple. Tuer tout en étant rapide et invisible. Gleck avait insisté pour que les hommes soient vétus de noirs. Pas de signe distinctif apparant. Les voitures étaient noires, le cuir intérieur noir. Les plaques d'immatriculation avaient été soigneusement enlevées. Dans chaque véhicule quatre hommes armés d'armes automatiques.

Il y avait deux cibles : les ShoShads et l'ancien clan de Gleck. Je pris la décision de m'occuper de ces batards de ShoShads. Gleck, quant à lui, voulait en finir avec ses anciens "employés". A 4h10, cinq voitures (avec Jin et moi) partirent pour le sud de la ville en direction des ShoShads. Les cinq autres pour la banlieue riche, ancien QG de Gleck.

J'arrivai au Temple, le quartier général des ShoShads. Accompagné de mes hommes de main, je sortis du véhicule à environ un kilomètre avant le Temple. Nous décidions de nous rendre à pied munis de notre lourd chargement. Arrivés au Temple, il y avait quatre gardes aussi bien armés que nous. Il était important de les éliminer sans pour autant alerter tout le Temple. Ce batiment devait sûrement abriter plus de quatre cent résidents. Jin et trois de ses hommes prirent chacun leur fusil. Il était important que nos tireurs touchent leur cible en même temps, dans le cas contraine, notre plan serait à l'eau et nous avec. Jin, d'un mouvement de main rapide, ordonna de mettre les silencieux. D'un mouvement de main tout aussi rapide, les hommes se mirent en joue et attendirent l'ordre de tirer. Les quatres hommes tirèrent en même temps, touchant ainsi les quatres cibles mouvantes qui s'affaissèrent. A peine les corps avaient-ils touché le sol, que quatres autres hommes accoururent vers les morts encore chauds afin de prendre leurs habits et leur armes. Une fois les corps cachés, ils prirent leurs places afin de ne pas réveiller de soupçon si on voyait qu'il manquait les gardes devant le portail. Tandis que nous pénétrames dans le Temple, cinq hommes partirent chercher les voitures. Nous rentrames dans le batiment sans difficulté.

Il régnait un calme incroyable. Tout le monde semblait dormir. Les ShoShads! Etions-nous les seuls à penser que nous étions en guerre? Comment pouvaient-ils dormir aussi tranquillement? Toujours dans le silence, mes hommes s'activaient. Au bout de dix minutes, le travail était fait. Nous sortimes du temple et partirent au bord des voitures qui nous attendaient devant le portail. Tout s'était bien passé. Trop bien passé? Peu importe.

En arrivant chez Gleck et en voyant les autres voitures garées, nous comprimes de suite que tout c'était bien passé de leur côté aussi. Nous décidames d'aller nous reposer.

Au journal télévisé, quelques heures plus tard, un flash spécial informait que deux Organisations du Crime avait disparu de la surface de la planète dans de terribles explosions. Comment réagirait notre Famille? On verrait bien assez tôt.

La police baclerait l'affaire. Ils concluraient par un accident du à une fuite de gaz... en même temps à deux endroits différents et qui a anéanti deux Organisations du Crime. Pour eux c'étaient une aubaine.