kAmiKazE zEr0

05 mai 2003

La cohibitation

Aujourd'hui je vais vous parler d'un sujet assez facheux : mon collègue de travail. Quand je dis "mon", je parle aussi du votre de façon détournée.

C'est un mec qui est arrivé il y a maintenant deux mois, et contrairement à la (ma?) logique, c'est mon supérieur. Cas étrange : il remplace mon ancien collègue qui n'était pas mon supérieur, et par le miracle du Saint Esprit, il est aujourd'hui mon supérieur direct (en jargon, c'est N+1, ça se la raconte, N+1). Donc par raisonnement inverse, je suis son N-1, ça par contre, ça pue la merde. Avec mon ancienneté (je l'avoue) pas très importante, mais ancienneté quand même, j'aurai dû donc occuper une place plus importante qu'au passé (une voix intérieure me dit que ça ne marche pas comme ça). A t-il plus de diplômes que moi? Je pense pas. Plus de connaissances du terrain et plus d'expériences, sans aucun doute.

Bref, ce mec là dès que je l'ai vu, je l'ai calculé direct. Monsieur Je-sais-tout-j'-ai-réponse-à-tout-mais-j'-ai-pas-de-life-alors-je-taffe-même-le-week-end. Le genre de mec qui, lorsque tu te prépares à rentrer chez toi après une dure journée de travail, te regarde ayant l'air de dire " Tu pars déjà garçon?". A chaque fois que je m'apprète à partir, on aurait dit qu'il découvre qu'on a le droit de rentrer chez soi après le boulot. Je ne relève pas. Je me contente d'un "Au revoir. A demain. Bonne soirée".

Le genre de mec qui, lorsqu'il te demande ce que tu as prévu ce week end (ben tiens, ce n'est pas pour te proposer une partie de PS2 ou je ne sais quoi), te propose de venir travailler même le dimanche.

En quelques mots, c'est le genre de mec qui me stresse. Il ne dit rien de spécial mais son comportement est interrogateur à tout moment. Et quand son comportement ne l'est pas, c'est la personne physique qui s'en charge. "Tu vas où?" Yééé!!! Putain! ça va faire dix ans que ma propre mère ne m'a pas posé cette question!

Je me pose des questions. Comment ça va évolué? Est-ce que je vais le tolérer? Est-ce qu'il va péter les plmobs? Est-ce que je vais vivre, professionnelement parlant, comme ça toute ma vie?

Je ne sais pas comment ça se passe dans votre boulot, et ça m'intéresse de savoir. J'ai une conception assez classique du boulot. On y vient pour travailler. Pas pour jouer ou rigoler. On a des collègues et des supérieurs. Pas des pôtes, pas d'amants ni de maitresses. C'est un lieu où la conscience professionnelle est sollicitée à tout moment. Certains l'ont trop bien compris. Combien sont-ils à parler de travail même dans les moments de détente? Ils ne savent plus parler de choses et d'autres. Tout est axé sur le travail. On peut bien s'entendre avec tout le monde. Mais ce n'est pas comme si on était au lycée. Là c'est la Jungle. On évolue, du moins on essaie. Et le jour où on n'évolue plus, on est en danger. Les collègues sont des prédateurs et les supérieurs les dieux puissants (mais pas invincibles) d'un monde où règnent le profit et la productivité.

Les rapports humain représentent pour moi un sujet plus qu'intéressant. Les rapports humains au travail sont les composantes d'un sujet en or. Le comportement de chacun change suivant s'il est au travail ou s'il se trouve chez lui. Est-ce de l'hypocrisie? Répondre oui reviendrait à simplifier le problème. Je pense que c'est beaucoup plus complexe que ça. Comme un code de savoir vivre. Dans ce cas là, on parlerait de "Savoir travailler". Avec toutes les ficelles nécessaires pour évoluer au sein d'un monde professionnel (léchage de boules, communication, écrasage...). L'hypocrisie serait seulement une qualité à avoir pour remplir ce "Savoir travailler". N'oublions pas l'essentiel du "Savoir travailler" : la compétence. Du moins, l'essentiel à mon point de vue.

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